Enclos monastiques
13 décembre 2010Région de Yerevan
&
Katchkars à Noradouz
La coutume arménienne veut que le corps du défunt repose dans ou autour d’un monastère.
L’Église apostolique arménienne aussi appelée Église orthodoxe arménienne, est une Église orientale et autocéphale (cf texte du documentaire sur la Géorgie). Diverses légendes lient les origines de l’Église arménienne aux Apôtres lui valant le qualificatif de « apostolique ». Le Christianisme a été introduit très tôt en Arménie : des persécutions contre les Chrétiens sont rapportées pour les années 110, 230 et 287 par Eusèbe de Césarée et Tertullien. Le Patriarche suprême, Catholicos de tous les Arméniens, réside à Etchmiadzin. Le titulaire actuel est Garéguine II, depuis le 27 octobre 1999.
Grégoire l’Illuminateur est le premier Catholicos d’Arménie, d’où le nom de la cathédrale d’Erevan.
Etchmiatzin, à une vingtaine de kilomètres d’Erevan, siège de L’Église apostolique arménienne, complexe monastique, date des 4ème et.5ème siècles. La cathédrale possède trois reliques : la lance de la Passion, la main de Saint Grégoire et du bois de l’arche de Noé.
Gayané, monastère du nom de la vierge martyrisée en ce lieu en 301, fut construit en 630 par le Catholicos Ezra.
Guéghard, l’un des monastères les plus visités de ce pays, fut construit au début du 4ème, détruit puis reconstruit par l’une des plus puissantes familles du Moyen Âge les Zakarian pour abriter la Sainte Lance (sourb Gueghard).
Khor Virap
Au pied du mont Ararat, tout près de la frontière turque est un cimetière proche du monastère où, les premiers Chrétiens furent persécutés au Vème siècle, dont Grégoire (Krikor Loussavoritch), futur Grégoire l’Illuminateur, jeté aux oubliettes, dans une fosse (Virap).
Un khatchkar, « pierre à croix », est une pierre de commémoration gravée, spécificité de l’art arménien, autrefois présente sur tout le territoire de l’Arménie historique, détruit en grande partie, et aujourd’hui préservée en Arménie.
La forme la plus fréquemment représentée est la croix, rarement accompagnée d’un crucifix, sous laquelle on peut découvrir une rosette ou le disque solaire, symbole d’éternité. Stèle dressée, en relation avec les quatre points cardinaux, le katchkar est complété par des motifs de feuilles, de grappes Il est occasionnellement surmonté par une corniche, et comporte parfois des personnages bibliques ou des saints sculptés.
Le khatchkar typique le plus ancien est daté de 879. L’apogée de la sculpture khatchkar se situe entre le XIIème et le XIVème siècle . Aujourd’hui la tradition subsiste puisque l’on peut voir des sculpteurs de khatchkars à Erevan.
Nouradouz ou le « champ de khatchkars » , sur les rives occidentales du lac Sevan, lieu qui compte actuellement le plus de khatchkars en Arménie, soit un vieux cimetière d’environ 900 khatchkars, de périodes et de styles différents.
« À Noradouz, entre les tombes, les brebis broutent la mémoire. Vite… un peu… de cette dentelle de pierre sculptée par Momik, venue des nuits d’outre-siècles », Serge Venturini .
Momik ( ?- 1333) créa des katchkars d’une telle virtuosité que l’on parle de « dentelle de pierre ». Deux d’entre eux, signés, sont conservés à Etchmiazin.