Ossuaire de Solferino
23 janvier 2012D’une boucherie héroïque à la Croix Rouge
Solferino, en Lombardie, province de Mantoue, voit se dérouler les 24, 25, 26 juin 1859, une des batailles les plus sanglantes. Pendant trois jours, Henry Dunant s’efforce d’improviser des secours ; il invite les médecins et infirmiers à soigner les blessés sans distinction de nationalité, ce qui crée un nouvel esprit d’humanité.
Extraits d’Un souvenir de Solferino par Henri Dunant (1862) : « Sur les dalles des hôpitaux ou des églises de Castiglione ont été déposés, côte à côte, des hommes de toutes nations, Français et Arabes, Allemands et Slaves ; provisoirement enfouis au fond des chapelles, ils n’ont plus la force de remuer, ou ne peuvent bouger de l’espace étroit qu’ils occupent… ».
Bien que le roi Victor-Emmanuel lui ait décerné la plus haute distinction italienne pour son action sur le terrain, Henry Dunant ne peut se résoudre à accepter que tant d’hommes aient péri faute de soins : deux mois après la bataille, le nombre des pertes a quasiment doublé !
S’il ne croit pas à la possibilité d’empêcher les conflits armés, il pense que l’on peut – et que l’on doit – pouvoir améliorer le sort des blessés. En inscrivant son projet dans un cadre universaliste, en réclamant que l’on reconnaisse la neutralité du personnel sanitaire, en prônant l’égalité de traitement pour tous les blessés de guerre, Henry Dunant pose les principes fondateurs de la Croix-Rouge.
L’ossuaire : Peu après la bataille, de nombreux cadavres furent enterrés directement sur place. Ce n’est que 10 ans plus tard qu’une sépulture décente fut donnée aux combattants.
À l’intérieur de l’église San Pietro in Vincoli (Saint Pierre aux liens) sont gardés, sans aucune distinction de nationalité et de rang, 1413 crânes et les os d’environ 7000 morts. Certains squelettes ayant en bonne partie appartenu aux soldats français sont exposés à la droite et à la gauche de l’abside au-dessous de laquelle un profond puits contient les dépouilles mortelles d’ environ 200 hommes.