Cimetières de Lituanie
28 janvier 2014Vilnius, capitale de la Lituanie, a été fondée sous le règne de Gediminas en 1316. D’après la légende, il se reposait au cours d’une chasse sur une colline au confluent des rivières Neris et Vilnia. Là il rêva d’un loup de fer qui hurlait de façon déchirante. Il décocha sur l’animal un javelot qui rebondit sur son corps d’acier. Inquiet, il demanda à Lizdeika, son grand-prêtre païen, d’interpréter cet épisode. « Ce que les dieux ont décidé pour le souverain et pour l’État lituanien peut arriver : le loup de fer se trouve sur une colline sur laquelle seront érigées une forteresse et une ville -la capitale de la Lituanie et la résidence des souverains. La forteresse cependant doit être forte comme le fer, alors sa renommée aura le plus large écho à travers le monde.
Pendant longtemps elle hébergea la seule université de l’Est de l’Europe centrale.
Romain Gary et Jachar Heifetz y naquirent.
Tour à tour polonaise, russe & soviétique, elle renferme de nombreux cimetières :
– Sainte-Euphrosyne (1796), le plus ancien cimetière fut donné à la paroisse orthodoxe en 1990.
– Rasu (1801), sur une colline, se divise en deux cimetières : Nouveau Rasu et Vieux Rasu, séparés par la rue des Rebelles. Au pied de la colline, le cimetière polonais Na Rossie, devant le cimetière Nouveau, contient dans une urne d’argent le cœur du Maréchal Josef Pilsudski, gouverneur de la Pologne de l’entre-deux-guerres (son corps est à Cracovie).
– Cimetière d’Antakalnis : Ici repose l’histoire de la Lituanie
Antakalnis, c’est le cimetière militaire de Vilnius, le symbole de l’histoire douloureuse de la Lituanie. Dans une pinède vallonnée, gisent des Polonais, des Russes, des Allemands – on peut y voir des croix catholiques, orthodoxes, et aussi des chandeliers à 7 branches – Vilnius était appelé la Jérusalem de Lituanie.
Dans un certain désordre « dorment » des personnalités politiques, scientifiques et culturelles, des victimes des barricades de l’indépendance en 1991, et des soldats de Napoléon, 18 grognards de la Grande Armée tombés pendant la retraite de Russie, morts à Vilnius en 1812. Les restes des soldats de Napoléon ont été découverts à une trentaine de kilomètres de Vilnius par un groupe d’amateurs d’histoire. « Ils cherchaient des soldats de la Seconde Guerre mondiale et ils sont tombés par hasard sur des soldats de Napoléon ». Transportés dans un cercueil commun par des militaires lituaniens et français, les restes des soldats ont été enterrés à la suite d’une petite cérémonie se déroulant par un froid très vif. Les dépouilles ont été bénies par un prêtre français habitant à Vilnius, avant que les officiels ne se recueillent sur leur tombe et jettent une poignée de terre gelée sur le cercueil.
Un monument au fond d’une prairie est consacré à toutes les victimes de 1941-1945, et, dans un vallon entièrement couvert de petites croix blanches, sont inhumés des soldats de toutes les époques.
– Le cimetière des Bernardins est l’un des cimetières catholiques romains les plus anciens de Vilnius, puisqu’il a été consacré le 14 octobre 1810, pour remplacer un ancien cimetière tenu par les Bernardins. Il comprend environ 14 000 tombes sur 38 000 m2.